Chercheurs Responsables : Rimeh Daghrir & Aziz Gherrou
Professeure : Isabelle Noël
Les eaux grises (EG) issues des résidences et des buanderies constituent une source importante de pollution et de contamination des eaux usées municipales. Ces eaux usées résiduaires contiennent des concentrations importantes en matières organiques et inorganiques et divers micro-organismes pathogènes. Elles représentent environ 60% de la consommation domestique totale d’eau puisée directement dans les réseaux d’eaux potables.
Pour faire face à cette importante problématique et dans l’optique de réduire la consommation d’eaux potables, un traitement préalable de ces EG s’impose pour pouvoir les réutiliser dans certaines applications (lavage, chasses d’eau de toilettes, etc). De ce point de vue, les procédés électrolytiques ECRO (électrocoagulation-électroréduction-ozonation) sont particulièrement intéressants.
La force de l’approche ECRO réside en sa capacité de mettre à profit à la fois les réactions anodiques et cathodiques avec une injection in situ de O3 pour ainsi produire simultanément un agent coagulant (Fe(OH)3 ou Al(OH)3) et des espèces oxygénées réactives (H2O2, O3, OH°) très efficace pour s’attaquer à des polluants organiques réfractaires. Les travaux réalisés dans les laboratoires du CTE sur le traitement de 1.0 L d’EG par le procédé ECRO en mode « batch» indiqueraient des meilleurs taux d’éliminations de la DCOT (91.3%), la DBO5 (92.6%), la turbidité (97%), le COT (85.0 %) et la MES (80%). Le procédé ECRO a prouvé aussi son efficacité de réduire la teneur en huiles et graisses (90.4%) et d’assurer une déphosphatation (86%). Cependant, une optimisation du comportement de la technologie à l’échelle de pilotage préindustriel ainsi qu’une analyse de faisabilité technico-économique seraient nécessaire pour démontrer à la fois l’intérêt environnemental et économique.